Il y a dix-huit ans, Caroline Boyle-Turner fut invitée à donner une conférence à bord d'un navire de croisière de luxe dont l'itinéraire suivait celui de Paul Gauguin, de Tahiti aux îles Marquises. Et ce fut le coup de foudre. Belles autant que sauvages, les îles Marquises possèdent une histoire culturelle grandement occultée depuis leur colonisation par les Français en 1842. Gauguin arriva trop tard pour pouvoir appréhender pleinement la richesse et la complexité de cette société, mais après avoir débarqué sur l'une des îles, Hiva Oa, en 1901, il consacra son art et sa vie quotidienne à observer la singularité des autochtones, les couleurs chatoyantes qui l'entouraient et le mystère des anciennes croyances encore perceptibles sous la surface. L'historienne de l'art en fit l'objet de sa recherche. Boyle-Turner ne fit pas moins de vingt séjours sur l'île, passa des heures à creuser dans les archives de France, de Papeete et d'Hiva Oa, et remonta la trace des descendants de l'artiste aux Marquises, au Danemark et à Tahiti. Son heureuse découverte de quatre dents cariées de Gauguin ouvrit la voie à une étude scientifique qui permit, entre autres, d'établir l'identité d'un de ses petits-fils à Tahiti et de découvrir la dépouille du père de Gauguin au Chili, dans un cimetière reculé, tout en soulevant des questions sur l'état de santé de l'artiste. Les résultats de cette enquête sont aujourd'hui rassemblés dans un livre de 250 pages : Paul Gauguin, & Les Marquises : Paradise Found ? L'édition française, intitulé Paul Gauguin & les Marquises : paradis trouvé ? fut traduit par Belem Julien. Les deux éditions sont publiées en 2016 par les éditions Vagamundo et sont disponibles sur Amazon, en librairie dans de nombreux pays ou directement auprès de l'éditeur. D'autres sujets restent à explorer et promettent de nouveaux voyages vers ces îles enchanteresses. Le prochain portera sur les familles polynésiennes de Gauguin. La carrière de Caroline Boyle-Turner, qui débuta au Beloit College (Wisconsin), l'emmena à la Faculté de Rennes, et à l'université de Columbia (New York) et puis à Paris avec une bourse Fulbright. Elle areçu son doctorat (PhD) en 1981 avec sa thèse sur Paul Sérusier. Ensuite, elle fut professeur d’histoire d’art à Université Américaine à Paris et au Rhode Island School of Design aux USA. Pendant 5 ans au Pays Bas, elle a travaillé comme commissaire d’expositions au Musée Van Gogh et même au Kazakhstan. Enfin elle arrivait à Pont-Aven, en Bretagne. Ce ne fut donc pas un parcours linéaire, mais chaque étape entraîna la suivante, ouvrant des portes sur des développements imprévus. C'est ainsi qu'avec l'aide et l'encouragement d'amis, de soutiens, d'étudiants et d'enseignants en art du monde entier, Caroline Boyle-Turner fonda une école d'art à Pont-Aven (The Pont-Aven School of Contemporary Art, aujourd'hui fermée). Son travail s'est toujours intéressé aux artistes qui œuvrèrent aux côtés de Paul Gauguin à Pont-Aven, en particulier Paul Sérusier. Aujourd'hui présidente du Comité Paul Sérusier, l'historienne de l'art peut poursuivre l'étude des œuvres de cet artiste, puisque les cinq experts du comité procèdent à une extension du catalogue raisonné où figurent plusieurs centaines d'œuvres, et s'attachent à déterminer les dates d'exécution des tableaux, à préciser les détails de la vie de l'artiste et à démêler les erreurs d'attributions (www.comite-serusier.com). La recherche ouvre d'infinies possibilités. Le fait de vivre à temps plein à Pont-Aven facilite l'accès aux bibliothèques, aux collectionneurs et aux expositions européennes. Les voyages fréquents en Polynésie, qu'ils soient motivés par la recherche, par les conférences ou par le simple plaisir, conduisent Caroline Boyle-Turner et son mari Hank vers des régions du monde inattendues, à la rencontre de personnes passionnées par leurs propres recherches et désireuses de les partager au cours d'échanges stimulants. Caroline Boyle-Turner donne régulièrement des conférences, autant en anglais qu'en français.
Activités récentes 2020 Conférence Les femmes de Gauguin, 23 janvier, 14H30, UTL Vannes (en français) 2019 Film Documentaire
« Paul Sérusier’s spiritual search through Eastern sources: A full-circle back to Brittany », College Art Association meeting, Symbolism session, 14 février, New York (en anglais). Paul Gauguin en Polynésie, 1 avril, La Cour des Arts, Ciné-Palace, St Rémy de Provence (en français) 2018 Exposition: Commissure d’exposition, Paul Sérusier et la Bretagne, légendes et sortilèges, Musée National de la République du Kazakhstan à Astana, 28 juin, 2018 - 28 septembre, 2018. Organisé par la Réunion des musées nationaux – Grand Palais et le Musée National de la République du Kazakhstan, Astana Conférences : Paul Sérusier, le peintre aux sabots, 30 juin, Musée national de la République du Kazakhstan, Astana (en français). Paul Gauguin : sa recherche de l'exotique : de la Bretagne jusqu'à Tahiti et les Marquises, 29 juin, Musée national de la République du Kazakhstan, Astana. (en français). Paul Gauguin, Recherche de son rêve, 23 juin, Alliance Française, Astana. (en français). Documentaire télévisé : Les Egéries des grands Homes, "Tehura-Paul Gauguin”, 11, septembre, chaine France 5.
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Paul Gauguin & les Marquises: paradis trouvé?
Éditions Vagamundo, 2016.